Ressentons-nous tous un sentiment de solitude à divers degrés? Voici comment prendre en charge le sentiment de solitude et d’isolement.

À l’heure où il est possible de joindre n’importe qui, partout dans le monde et presque instantanément, pourquoi l’isolement et la solitude sont-ils à l’avant-plan du discours sur la santé mentale? Parce que les confinements entraînés par la COVID-19, la polarisation en politique et les injustices sociales ont amplifié l’incertitude, la colère, la tristesse et l’isolement.
Nos façons d’entrer en connexion ont tellement changé au cours des trois dernières années qu’il peut être profondément angoissant de se demander quand et comment nouer des liens. La grande question des années 2020 pourrait être la suivante :

Que signifie « entrer en relation »? Et éprouvons-nous réellement de la solitude?

Solitude… ou comparaison en notre défaveur?

Il peut sembler étrange de parler d’isolement à une époque où il est plus facile que jamais d’entrer en connexion avec les autres. Pourtant, nos modes de communication ont changé, et certaines des plateformes les plus populaires semblent plutôt conçues pour nous comparer les uns aux autres. Ainsi, quiconque passe une soirée tranquille à la maison peut être amené à remettre en question ses choix, sa personne ou ses relations après avoir suivi en détail les sorties ou les expériences de ses connaissances sur les réseaux sociaux.

En fait, selon les études, ce sont les critères que nous fixons pour évaluer nos relations ou nos sentiments qui nous font nous sentir seuls. Ainsi, même si l’on a des amis proches que l’on voit ou à qui l’on parle régulièrement, le fait de comparer nos relations à des normes fixées par les médias sociaux (et intégrées à notre mode de pensée) accentue la solitude.

On le sait, les réseaux sociaux sont conçus de telle sorte qu’il est presque impossible d’éviter de se comparer aux autres, expérience qui ne fait qu’intensifier le sentiment d’isolement. Quoi que vous fassiez sur les réseaux sociaux, sachez que le simple fait d’être en contact avec ce contenu contribue à l’impression de solitude.

Nous ne vous conseillons pas de supprimer tous vos profils à jamais! Cela dit, il faut aussi comprendre que ces plateformes peuvent influencer négativement nos émotions et nos comportements, et ce, à notre insu.

Selon le docteur Ben Locke, clinicien en chef de Togetherall :

« La solitude est un vrai sentiment, quelle que soit sa source; cela dit, il existe une foule de manières de la prendre en charge. »

Nous sommes à la fois des êtres sociaux et des êtres d’habitude. Et avec des outils numériques qui nous poussent à agir de façon automatique, il est facile d’aggraver son état sans même s’en rendre compte.

Comment se défaire de ce mode « automatique »? Le docteur Locke admet que la démarche n’est pas facile, mais affirme qu’elle en vaut la peine, et que plus on y arrive, mieux on se porte.

« Définir ses intentions est l’une des meilleures façons de combattre la solitude. Par réflexe, dès qu’on se sent seul, qu’on s’ennuie ou qu’on est mal à l’aise, on prend son téléphone et on parcourt les réseaux sociaux. Et c’est là le problème, car non seulement ce comportement machinal ne soulage-t-il en rien le sentiment de solitude, il nous montre même à tort que personne d’autre n’est seul et que tout le monde s’amuse. Pour combattre la solitude et l’isolement, il faut se pousser à combattre ses automatismes. Il faut définir ses intentions : entrer en communication avec les autres et poser des gestes pour se sentir mieux. »

Si les réseaux sociaux sont si attrayants, c’est en partie parce qu’ils présentent des informations et de la nouveauté. Ainsi, ces vecteurs de solitude et d’isolement peuvent aussi produire l’effet inverse; tout dépend de l’intention avec laquelle on les utilise.

Est-il toujours nécessaire de bien connaître les gens qui nous procurent du soutien et un sentiment de connexion?

En réalité, les études prouvent qu’une personne qui entretient de nombreuses connaissances (soit des gens avec qui elle peut discuter, mais qui ne sont pas considérés comme des proches) aura tendance à être plus heureuse et à se sentir moins déprimée. Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’avoir une foule d’amis ou de proches pour mener une vie heureuse et enrichissante.

Au contraire, il est parfois plus facile de s’ouvrir face à quelqu’un qui n’est pas un proche confident. Bien sûr, nos meilleurs amis et les membres de notre famille connaissent les détails les plus intimes de nos vies, mais on ne veut pas toujours pour autant qu’ils s’impliquent dans nos difficultés ou nos problèmes personnels. Parfois, on a juste besoin d’une oreille attentive.

Face à une situation ou à des émotions difficiles, on préfère souvent discuter avec une personne au vécu semblable. On peut ainsi échanger autour d’une expérience commune et se comprendre mutuellement. Enfin, il est – parfois – simplement plus facile de parler de choses délicates avec quelqu’un qui n’est ni un ami proche ni un membre de sa famille.

Aller mieux, même en temps de solitude

Ces dernières années, le monde entier a eu à surmonter bon nombre d’épreuves physiques, mentales et émotionnelles; il va donc de soi que la séparation et l’isolement ont pu nuire au bonheur de bien des gens.

Comment aller mieux, même si (et quand) on se sent seul?

Reconnaître les premières manifestations de la solitude est un bon outil pour arriver à nouer des liens.

1. Formulez chaque jour l’intention de vous sentir mieux. Et si vous sentez poindre le sentiment de la solitude, posez des gestes intentionnels, comme diminuer votre temps d’écran ou vous éloigner des comptes de réseaux sociaux qui vous poussent à vous comparer aux autres. Même les stratégies les plus simples peuvent être redoutablement efficaces, comme établir une limite de temps, créer un horaire de réseaux sociaux pour la journée ou configurer un rappel quotidien du lien entre le bien-être et la modération dans les réseaux sociaux.
2. Discutez avec des connaissances, soit des gens avec qui vous entretenez un lien sans qu’ils soient des amis proches ou des membres de votre famille. Chaque personne que l’on connaît ne peut évidemment offrir tous les types de soutien dont nous avons besoin; ainsi, élargir votre réseau peut vous donner l’impression d’être compris, et vous procurer un sentiment d’appartenance. Permettez-vous de vous ouvrir et d’échanger avec une variété de personnes ayant différentes expériences de vie.
3. Tissez des liens avec des personnes qui ont vécu les mêmes choses que vous, même sans les connaître personnellement; cette entraide et cette empathie vous donneront le sentiment de faire partie d’une communauté qui vous comprend.

Envie d’élargir votre réseau et d’appartenir à quelque chose de plus grand? Dans ce cas, découvrez Togetherall, une communauté anonyme de santé mentale en ligne, accessible sans frais et en tout temps, et supervisée par une équipe clinique formée. Quand on est aux prises avec des sentiments difficiles, il peut être utile d’en parler avec des personnes ayant un vécu semblable. Donnez et recevez du soutien en tout temps, de n’importe où.

Pour lire plus d’articles sur la santé et le bien-être, rendez-vous sur la page de nos articles de soutien.